lundi 18 février 2008

ambiance ... ambiance...


Pour ceux qui n'ont pas fait la première édition des sangliers du Patus...



retour sur l'édition 2007 vu par Francesco ( un concurrent de l'an dernier mi organisateur/ mi coureur/ mi sanglier ... qui s'est offert une seconde place sur le podium )



Dimanche 14 janvier 2007, le soleil n'est pas levé, et moi à moitié.


Sur la route, je hume l'air au guidon de mon mono 650, plein nord, direction le causse de Viols le Fort.


Le soleil se lève lui aussi, d'abord timidement, pâle, puis rougeoyant, réchauffant l'air et mes membres endormis par le froid.


Je suis content, heureux même. Heureux d'être là. Je ne fais rien, je poirote et attends les premiers concurrents de ce « Sanglier du Patus ». J'attends aussi que Dom et Jean-Paul reviennent de la pose des dernières balises et du départ. J'attends mais je suis dans ce bois de chênes verts et blancs, entre chasseurs et sangliers.


Ils arrivent avec les premiers participants, et mes jambes sont encore engourdies, mais mes doigts qui pianotent sur le clavier du PC, se réveillent un peu plus lentement que mes neurones qui vont bientôt entrer en ébullition. Nom, numéro de puce, rendu de monnaie….


J'oublie presque que je prendrais moi aussi le départ dans quelques minutes.


Je bois un verre d'eau pour éviter la déshydratation, et m'éclaircir la voie…



« Dom ! Viens me filer un coup de main, j'arrive plus à répondre à toutes les questions ! »



Heureusement qu'il a bien fait son boulot le Dom ; les coureurs se sont presque tous pré-inscrits, ils ont presque tous leur propre doigt, et je n'est presque rien à faire.


En fait le boulot ça a été la semaine dernière, quand j'ai fais le programme.


C'était la première fois que j'utilisais OEScore, programme SportIdent spécifique à la course au score, la Vraie.


Nous nous sommes inspiré du « Model Event », le raid Polaris. Heureusement que l'on a fait quelques modifications, en particulier sur le temps de course : de 7 heures on est passé à une heure (plus 5 minutes attribuée en bonus par notre Captain Patus).


J'aime bien cette course au score, la Vraie. Je ne parle pas des fausses que j'organisais, Avant.


Avant, j'organisais des Free Order : des balises à trouver dans l'ordre qu'on veut, le plus vite possible.


Là, le temps est limité, limité : 65 minutes et pas une de plus. Dès la 66ème, paf : un point de moins par minutes. Et ce pendant 5 minutes. Après , entre 5 et 10 minutes de retard, paf, paf, paf, paf, paf : 5 points en moins par minute. Aie. En fait, après 15 minutes de retard le couperet tombe : on devient « Gardien de Phare » : zéro point.


Pour cette première épreuve on a tâté, essayé, puis approuvé.


Peut-être la prochaine fois on proposera plusieurs circuits, plusieurs temps de course maxi, des bonus en cas temps inférieur à la limite, un départ à la carte.


Mais il faut garder à l'esprit un fondamental : il sera impossible de ramener toutes les balises dans le temps limite. Impossible ? Et si le coureur mythique, le mélange de l'homme et du sanglier venait, s'il participait, il pourrait ramener toutes les balises, lui ?



Tout le monde semble prêt à partir, je pars. Je quitte cette chaise qui engourdies mes jambes, me déshabille, marche, trotte, cours, me réchauffe.


Nous partons tous vers le départ, attraper notre carte , puis je reste là...


Réfléchis Francesco, réfléchis.


Quels choix, quelles balises, quelle direction. Réfléchis. Tu le sais que les minutes où tu prends les décisions, les bonnes, ne sont pas perdues.


Quel choix ; là, la balise à 40 points, la seule, la récompense. J'y vais, je passerais vers elle dès le début, ensuite, se sera tout bénef! Si je la chope.


La gestion de l'itinéraire, du temps, du stress, des bartasses ... heureusement que je croise pas de sanglier. J'en croise pas, mais vu où je passe, il doit bien y en avoir !


J'ai pas vu la carte du parcours bien que j'ai bossé avec le programme : tout ce que je sais c'est qu'il y a 20 balises, et j'ai rentré leurs définitions.


J'ai pas vu la carte mère mais j'ai déjà vu la carte. Il y a 3 ans j'avais tracé un entraînement dans le coin, mais j'avais pas envoyé les collègues dans ces zones là.


J'ai pas vu la carte mère mais depuis trois ans j'ai tracé d'autres entraînements sur cette carte, ou plutôt sa voisine, « l'Aven Vidal ».



J'ai compris comment rentrer dans cette carte depuis : pas de détails, boussole, azimut, distance, regarder où on met les pied, et surtout ne pas décrocher, ne pas se perdre car se recaler dans cette « mosaïque » est utopique. Se fier au gros, au sûr : les reliefs, pas les micro-reliefs, les limites de végétation bien nette, prendre du recul, de l'envol, avoir une vision d'ensemble, un peu lointaine. La carte d'origine est au 15'000ième, et vue l'étendue de la carte, le cartographe serait encore sur le terrain s'il avait fait dans le détail, tellement il y en a des détails.



Cours, cours, fais des détours s'il le faut, mais vas-y, baisse la tête, imagine que tu es un sanglier!


Tiens, une trace, une trace de sanglier : il est tellement bas ce sanglier du Patus qu'il se faufile sous les bartasses, lui.


Que faire, ramper ?


Tu le sens. Oui, je le sens. Il était là il y a peu de temps ce sanglier. Je sens encore son odeur forte, odeur de musc...



67 minutes, 162 points, de l'acide lactique plein les jambes, du sang plein le front, un bon score, une bonne course au score.


Je suis heureux. Heureux et content d'être là, et je serais là si Dom remet ça l'année prochaine.


Je serai là dans un mois pour la rand'orientation des garrigues, prévue sur la carte de l'Aven Vidal.


Je serais là souvent, je m'espère.


Il fait beau et chaud désormais. Je rentre déjeuner en famille par ce beau dimanche. Je n'oublierais pas les chênes verts, les chênes blancs, la salsepareille, et les odeurs de sangliers.


Je n'oublierais pas ce Sanglier du Patus.



Merci Dom pour la course, merci Jean-Paul pour la pose, merci Olivier pour la photo.


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